Et voilà ! Le plus dur est passé : l’épreuve pratique de CAP, qui a eu lieu jeudi et vendredi dernier …

Je vous avais promis un minute par minute ? Le voici !

Jeudi, environ 2h du matin : je rêve qu’on est jeudi soir, que je dois réfléchir à mon organisation pour demain, mais je ne sais plus ce qu’il me reste à faire pour finir la commande. D’ailleurs, je ne me souviens plus de la commande tout court. Je sens mon coeur s’emballer … avant de réaliser que tout ceci n’est qu’un rêve et que je n’ai pas encore reçu la commande (= lu le sujet d’examen).

3h du matin : je rêve que la plupart de mes camarades de classes sont venus chez moi boire un thé. C’est très convivial, on passe un bon moment mais bon quand même je me demande ce qui m’a pris de les inviter à boire un thé chez moi cette nuit alors que dans 5h à peine on est en CAP ???

6h00 : bi-bi-bi-bip, bi-bi-bi-bip, bi-bi-bi-bip … fidèle à lui-même, mon réveil strident insupportable, je risque pas de le louper celui-là.

7h00 : l’épreuve commence à 8h mais notre prof nous a dit d’être là à 7h30, en tenue. Alors pour éviter les foules dans le vestiaires, c’est parti ! Heureusement il n’y a pas loin entre chez moi et l’école (genre : 200 m ;))

7h05 : dans le vestiaire je retrouve mes camarades, toujours les même qui arrivent très en avance comme moi.

7h30 : on est tous là, même l’éternel retardataire de la classe !

7h45 : arrivée des professeurs et des membres du jury (venus spécialement pour nous). Bien la peine de nous faire venir à 30.

7h47 : je range mes affaire, je m’étale … 4 tiroirs pour moi toute seule ! Grand confort.

7h50 : ouverture et distribution des sujets. Guimauve, praliné, Halloween … Notre prof relit le sujet dans sa globalité avec nous mais je suis un peu dans un état second, j’ai du mal à écouter. Faut que je réfléchisse à mon organisation pour ces 2 jours. Jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien …

7h55 : on ressort du laboratoire pour aller dans la petite salle de classe au fond du couloir. On a 1 h pour dessiner nos pièces commerciales sur le sujet Halloween.

8h05 : ouverture des sujets de dessin. Ben oui, ce serait trop simple, “Halloween”. On a quelques contraintes en plus : créer une créature (chouette, chauve-souris, rat, migale …), la simplifier pour utiliser des formes géométriques (cylindres, sphères, …), la traiter de façon humoristique, travailler son expression, l’entourer d’un environnement effrayant … Jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien …

8h06 : cool, je vais pouvoir ressortir ma chouette en forme d’oeuf que j’avais dessinée lundi dernier en cours d’arts appliqués. Je bloque tellement sur elle que je n’arrive même pas à faire d’autres recherches. Pourtant on nous en demande plusieurs.

8h10 : dur dur les recherches. Je fais des chauves souris mais j’ai du mal à leur donner un côté humoristique.

8h30 : on passe aux ombres et lumières pour dessiner la pièce en volume.

8h45 : stress. Mes premiers camarades sortent. Et moi j’ai fait que la moitié !!!

9h05 : je suis la dernière à rendre ma copie. Tout le monde est parti. Jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien …

9h06 : comme à chaque fois que j’ai le trac, j’ai envie de faire pipi. J’y vais ou j’y vais pas ? Le couloir est désert, j’ai l’impression qu’ils ont tous déjà commencé leurs produits. J’y vais pas.

9h07 : j’ai bien fait de pas y aller. Tout le monde a commencé et moi je débarque comme une fleur. Hum. Il est urgent de rester calme. Je ressors mes réflexes de consultante :  cadrer la démarche, prioriser mes activités, leur enchaînement logique, avant de me lancer bille en tête …regrouper les fiches recette dont j’aurai besoin …  jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien !

9h11 : objectif du jour : préparer mon praliné, ma guimauve, monter mon entremets (= faire une mousse chocolat-praliné et l’intercaler avec 2 biscuits chocolat qu’on nous donne), préparer ma ganache framboise, préparer mes bonbons moulés au praliné, faire mon gros oeuf-Spiderman (toujours spécial dédicace à Théo, en plus ça tombe bien on a le thème Halloween !)

9h12 : ah oui et accessoirement avant de commencer il faudrait peut être que je nettoie mon plan de travail …

9h13 : toutes les bassines en cuivre sont utilisées par mes camarades. Pas moyen de faire le praliné dans de bonnes conditions. Tant pis, faisons la guimauve. Agilité, souplesse, réactivité : jusqu’ici tout va bien, vous connaissez la suite 😉 !

9h30 : pour faire la guimauve, à un moment on met de la gélatine dans un sirop de sucre à 130°C. Ça mousse. Tellement que ça déborde. Je regarde autour de moi : les membres du jury ont l’ai occupés ailleurs, ouf, ils m’ont pas vue !

9h45 : c’est le moment de parfumer ma guimauve à la vanille. J’y vais au pif. Ça sent bon. Allez hop, ça va le faire !

10h02 : j’ai enfin commencé mon praliné. Un membre du jury passe et me dit : “Vous n’avez pas encore fait votre praliné” ? Moi : ” Je suis en train”. Elle : “Et le train n’est pas passé alors ?” Moi : “???”. J’ai pas compris son humour 🙁

10h17 : les membres du jury me posent quelques questions de technologie : citer 3 variétés de cabosses, 3 façons de préparer un praliné, 2 matières grasses végétales qu’on peut mettre dans le chocolat, d’où vient la vanille ? J’ai eu un peu de mal à comprendre qu’ils voulaient que je leur raconte que la vanille était pollenisée par l’homme … Jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien …

11h00 : après avoir monté mon entremets, un petit tour à la plonge. En passant, mon prof me dit dans sa barbe : “Vous n’avez pas monté votre ganache praliné pour l’entremets. Il fallait la monter”. Mon coeur fait un bond. Pourtant c’était écrit sur la recette !! “Monter la ganache”. Il fallait fouetter au batteur la préparation chocolat praliné avant de la mélanger avec de la crème fouettée, pour en faire une mousse légère ! Catastrophe ou pas catastrophe ?

11h30 : c’est l’heure de la pause. Pour l’instant je suis dans les temps, je sais ce que je dois faire dans l’heure et demie qu’il me reste et ça me paraît réalisable. On déjeune fissa à la cantine. Je dis à tous mes camarades de monter leur ganache chocolat-praliné pour l’entremets. Catastrophe ou pas catastrophe ? Grandes discussions …

12h : retour au labo. Plus qu’1h30 pour aujourd’hui. Le prof profite que les membres du jury sont encore à boire leur café pour nous rappeler de monter la ganache. C’est écrit sur le sujet d’examen ! Catastrophe ou pas catastrophe ? Tant pis, pour moi c’est trop tard.

12h25 : je suis fière de ma ganache framboise, je la trouve toute belle. Mon prof passe à côté et me casse mon truc : “pas très lisse, votre ganache …”. Tu sais ce qu’elle te dit ma framboise !! Et le cassis, tu l’as vu mon cassis ??

12h40 : je broie mon praliné. Dur dur, il reste des morceaux mais pas moyen de faire plus fin sans qu’il chauffe trop 🙁 Tant pis, moi j’aime bien quand le praliné croustille. J’aurai qu’à dire au jury que c’est fait exprès, un praliné à l’ancienne, et toc !

13h : première mise à point de chocolat. Waouh. Je suis sous la clim’, ça va très vite ! J’ai à peine mis le chocolat sur ma table qu’il est déjà froid, vite vite vite il faut le remettre dans le pot !

13h30 : c’est fini pour aujourd’hui. J’ai tenu mon planning pour aujourd’hui. Y’a plus qu’à tout nettoyer, aller passer 2 oraux de 5 minutes chrono chacun, me changer, prendre l’air, préparer des modèles pour ma pièce commerciale … et faire ma consultante pour me préparer à la journée demain (prioriser, planifier, bla bla bla) …

Bon mais ça fait long comme article là non ?

Je vous prépare la suite pour demain ?