Une fois n’est pas coutume, je ne vais pas vraiment vous parler de chocolat aujourd’hui, mais plutôt de comment j’y suis arrivée … voici l’épisode I de ma Chocolate Wars, ou « Comment je suis passée de l’informatique à la chocolaterie ».

En effet, cette aventure a fait suite à plus de 10 ans de carrière dans le service informatique et le conseil ! Et la question qu’on me pose souvent, c’est « pourquoi » ?

La réponse n’est évidemment pas si simple et est le résultat d’une histoire personnelle que je m’en vais vous conter …

Tu veux faire quoi quand tu seras grande ? Ch’sais pô trop !

Je n’étais pas trop mauvaise en classe, et j’ai fait des choix (ou « on » m’a indiqué les voies) qui fermaient le moins de portes. C’est ainsi que je me suis retrouvée en 4ème générale plutôt qu’en 4ème Technologique, en 2nde générale, en 1ère S plutôt qu’en 1ère L, en classe prépa plutôt qu’à la fac. Je me posais pourtant systématiquement la question, même si, compte tenu de mon contexte familial (que voulez vous, une mère prof de maths agrégée, ça marque un peu quand même ;), elle était plutôt rhétorique. Mais comme la question existentielle « qu’est-ce-que je veux faire quand je serai grande » restait toujours sans réelle réponse, j’ai suivi la voie qui paraît-il menait à tout (en tout cas c’est ce qu’ « on » me disait , et sachant qu’aujourd’hui je suis chocolatière, « on » n’avait pas forcément tord …).

C’est vrai, quoi : il y a tellement de métiers qui semblent passionnants ! Écrivain, traductrice, sage-femme, danseuse à l’Opéra, pilote d’avion (ouaih, parce que c’est pas que pour les garçons, d’abord), et j’en oublie des tas. Dès la 5ème, m’est venue cette idée de génie : puisque la vie professionnelle dure 40 ans, pourquoi se limiter à 1 métier ? J’aurai largement le temps de faire au moins 2 carrières, non ?

Après une classe prépa affreuse, où pendant les heures de colle (si vous ne savez pas ce que c’est, ne vous inquiétez pas, vous n’avez pas loupé grand chose), devant mon tableau noir, je me demandais tout de même vraiment ce que je foutais là (oui il m’arrive d’être vulgaire)(d’ailleurs même mes profs se demandaient ce que je foutais là, il ne voulaient pas que je redouble), c’est à partir de l’école d’ingénieur que je commence à comprendre ce que ma vie va devenir et à quoi je vais passer mes journées de travail. Ça se concrétise et ça fait du bien. Je rencontre Mr. Y. … J’ai beaucoup de chance ! J’ai le sentiment d’être arrivée là complètement par hasard, et d’être vraiment bien tombée. Le hasard fait parfois bien les choses, et on n’est jamais à l’abri d’un coup de bol !

Un équilibre subtil entre vie professionnelle enrichissante et vie personnelle épanouie …

Mes premières années de carrière en SSII (une forme d’intérim en informatique pour ceux à qui ce terme n’évoque pas grand-chose) le confirment : je participe au développement de sites Internet, c’est concret, je peux voir le résultat, même si je ne trempe pas dans le graphisme je dois faire attention à réaliser des pages harmonieuses, je suis en contact avec des utilisateurs que je forme et j’adore ça …

Et puis les weekends j’assouvis mes besoins « créatifs » en faisant des journées couture avec les copines, en fabricant des cadeaux (encadrements, boîtes décorées aux serviettes …) pour la grande famille de Mr Y., en faisant des gâteaux pour régaler tout ce petit monde 🙂 C’est l’époque de mes premiers entremets qui en jettent et autres Ispahans …

Une rupture du subtil équilibre qui mène à se poser des questions existentielles

Mais je suis une fille un peu compliquée, j’ai besoin d’apprendre toujours de nouvelles choses et de lever de nouveaux défis. Je commence à m’ennuyer dans ma SSII. De manière assez naturelle, je trouve un poste en cabinet de conseil, où cette fois je ne serai pas en charge de réaliser des solutions informatique, mais de les imaginer en fonction des besoins de mes clients. Passionnant. Très prenant aussi. Un peu trop politique pour moi parfois. Mes soirées et mes weekends se raccourcissent, et surtout je n’ai plus d’énergie à consacrer à mes petits ateliers couture ou loisirs créatifs. Sans que je m’en rende compte, un déséquilibre se créée.

De fil en aiguille, je finis par m’épuiser et un besoin impérieux de travailler de mes mains revient à la surface. Je repense à mes années collèges, quand je me disais que la vie professionnelle était trop longue pour n’en avoir qu’une. Et je me dis que c’est peut-être le moment pour moi de mettre cette théorie en pratique … Je démarre un bilan de compétences …

… mais ça, ce sera le sujet de l’épisode II de ma trilogie « Chocolate wars » !